Aujourd’hui je vous présente un livre qui me tient à coeur : le dernier né des éditions Gründ : les contes de Jeanne et Baptiste et plus particulièrement La princesse au petit pois :
Cette nouvelle collection revisite l’univers des contes d’une manière quelque peu originale. Ces contes sont à lire à voix haute, en effet ceux ci sont écrit en alexandrin. Petite définition de l’alexandrin, il s’agit d’un vers composé de douze syllabes, et c’est une forme rare et recherchée en poésie. D’où l’intérêt de lire à voix haute !
Bon je vous vois arriver de suite avec vos gros sabots et vos souvenirs plus ou moins bon de votre bac de français ! Etant en S, j’ai vu un peu de rimbaud, verlaine, et autres poètes de l’époque, avec des poèmes qui peuvent toucher le coeur, et d’autres laisser totalement indifférent. La poésie a quand même un petit côté barbant, où on comprend rien quand on parle avec ces figures de style compliquées, des rimes bizarres, des mots inconnus : bref vous comprendrez que la poésie et moi ça fait deux !!! Mais quand j’ai vu ce livre, je me suis “Pourquoi pas !!! ça peut être une belle découverte pour mes chipies !” Je vous avoue directe que je n’ai pas été déçue.
Les filles ne connaissent pas le conte de la princesse au petit pois, conte pas souvent repris par les maisons d’édition, c’était l’occasion de le découvrir.
Mais d’abord connaissez ce conte ? C’est l’histoire d’un prince (et non d’une princesse pour une fois) qui voulait épouser une princesse, mais une vraie princesse. Il fit le tour de la Terre pour en trouver une mais il y avait toujours quelque chose qui clochait ; des princesses, il n’en manquait pas, mais étaient-elles de vraies princesses ? C’était difficile à apprécier ; toujours une chose ou l’autre ne lui semblait pas parfaite. Puis par une nuit orageuse, une jeune fille qui se disait princesse arriva au château dans un état pas croyable (bah oui sous l’orage même les princesses perdent de leur éclat), alors la reine décida de la tester … … Mais chut, je ne vous dévoilerai pas comment pour ne pas gâcher la découverte de ce conte.
Ce conte là est donc écrit en alexandrin, et tout de suite le ton est donné : un ton chantant, entraînant où l’on rentre de suite dans un monde pas aussi princier et prout, prout que l’on pouvait s’y attendre ! J’ai été très étonnée et agréablement surprise de la tournure des phrases et du vocabulaire, on est loin des belles phrases enveloppées du monde princier (bon je vous rassure, on est pas en mode ghetto non plus ).
Mais on a un vocabulaire riche et un peu nouveau avec des belles expressions “trouver chaussures à son pied ” (ça a bien fait rire mes filles ce petit clin d’oeil à Cendrillon), des mots un peu nouveaux : bling-bling avec des princesses à la mode : tatouage, maquillage, faux ongles, percing… On est très loin de l’image parfaite des contes de fée.
Le livre par ces alexandrins a un rythme entraînant et dansant, j’avais peur qu’il soit compliqué à lire, avec des expressions tordues de poète pour essayer de trouver un mot qui rime avec la phrase d’avant ou que celui-ci est rajouté ou enlevé des mots pour avoir le bon nombre de pied ! Mais pas tout, la lecture est fluide et rythmée, on découvre une adaptation actuelle réussie de ce joli conte. Voici quelques extraits de ces alexandrins :
“Des dizaines de nymphettes se pointèrent au casting
Mais ce n’était en fait que des princesses bling-bling
“Le vieux Roi, pauvre sire, d’un pas moderato
Descendit pour ouvrir le portail du château”
“Comme la belle avalait une marmite d’aligot
De la semoule au lait, des myrtilles et un gigot”
Mais un livre pour enfant n’est rien sans ces illustrations qui ici sont très colorés et fraîches au reflet du texte. Travaillées et avec de jolis détails, elles mettent en valeur cette belle histoire racontée en alexandrin. Voici un petit aperçu des illustrations réalisées par Colonel Moutarde (avec le chandelier dans la bibliothèque ^_^)
Voici donc le dernier petit chef d’oeuvre des éditions gründ, une sacré belle découverte, vous pouvez trouver les contes suivants :
- boucle d’or et les trois ours
- les trois petits cochons
- peau d’âne